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LA PRATIQUE

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Nirvāṇa Vihāra étant dédié au partage et aux échanges, est ouvert aux pratiquants de toutes les écoles et voies du Bouddhisme sans distinction, ainsi naturellement qu’à toute personne intéressée.

 

Pour celles et ceux qui désirent entreprendre une pratique, l’approche proposée se rattache à la tradition du Ch’an (jap. Zen, cor. Sōn) et conjugue les deux méthodes de la méditation (sc. dhyāna) et du « gong-an » (公案, jap. kōan) - bref propos ou anecdote énigmatique ou paradoxal qui ne peut être résolu selon la logique ordinaire - ou « hwadou », celui-ci ne consistant qu’en une courte phrase parfois issue d’un « gong-an ». Les kōan sont l’un des principaux outils d’enseignement et de pratique de la lignée du patriarche Ch’an Lin-Tsi (? – 866)(臨済, jap. Rinzai).

 

La méditation avec « gong-an » (kōan)

 

La pratique de la méditation consiste à développer tout d’abord la tranquillité mentale (sc. śamatha, équanimité), disposition favorable à l’exercice de la clairvoyance (sc. vipaśyanā), laquelle conduit à l’expérimentation des trois caractères du manifesté : douloureux, vide, dépourvu de « moi » (sc. duḥkha, śunya, anātman). Cette prise de conscience est la porte de l’accès à l’Eveil (sc. bodhi) et à la libération du cycle de la transmigration (sc. vimokṣa).

 

Le « gong-an »

 

Le futur Buddha Śākyamuni, tout au long de la pratique qui le conduisit à l’Eveil, garda sans cesse présente à son esprit cette question, concernant la nature de la vie, de la mort et de leurs issues : « Qu’est-ce que c’est ? », « Pourquoi ? ». C’est dans ce questionnement fondamental, sous-jacent à toute la carrière du Buddha, que l’on peut voir l’origine du « gong-an ». Ce terme désigne littéralement, en chinois, un « document officiel » permettant en l’occurrence de résoudre la question de la vie et de la mort, de passer de l’ignorance à l’Eveil et de sortir du cycle de la transmigration (sc. saṃsāra).

 

Par sa nature déconcertante, le « gong-an » ne peut être résolu ni par la logique, ni par le raisonnement, ni par l’argumentation, ni par l’imagination. Son issue ne peut résulter que d’une expérience au-delà du mental, engendrée par une méditation intense et continue.

 

Concrètement, le débutant, avant d’entrer dans la pratique de la méditation, reçoit un « gong-an » donné par un maître qui a atteint l’Eveil ou par un ami spirituel expérimenté. Une fois reçu, ce « gong-an » ne peut plus être changé contre un autre. Il doit être gardé jusqu’à ce que le but soit atteint : réaliser la vraie nature des choses.

 

Trois prémisses sont nécessaires à l’entrée dans ce chemin de la méditation :

 

  • Une conviction inébranlable que cette pratique conduira à l’Eveil : c’est ainsi qu’est produite la « pensée de l’Eveil » (sc. bodhicitta), aspiration et engagement à atteindre l’Eveil afin d'y amener tous les êtres sensibles et ainsi les libérer de la souffrance inhérente au cycle des naissances et des morts

  • Une énergie d’« indignation » par rapport à notre état d’ignorance, qui nous pousse à pratiquer avec assiduité le « gong-an » afin de devenir éveillés comme ceux qui nous ont précédés sur ce chemin

  • La formation d’un « bloc de doute » (ou de « pur questionnement ») sur le « gong-an », qui consiste à s’enfoncer profondément dans un questionnement incessant, jusqu’à la réalisation de la véritable nature des choses : la vacuité universelle du moi et des données (sc. dharma), qui est apaisement et extinction (nirvāṇa)

 

 

L’assise

 

 

 

 

 

 

 

Une fois ces prémisses établies, la méditation assise peut être entreprise, sur un coussin, jambes croisées, ou sur une chaise pour ceux qui ont de la difficulté à tenir la position sur un coussin. L’esprit concentré sur le « gong-an », la méditation est pratiquée au rythme de la respiration dite de « dan-tian 丹田» ou « champ de cinabre (rouge vermillon) », désignant le centre énergétique du bas-ventre (jap. hara) ; elle consiste à inspirer cinq ou six secondes, suivies de trois ou quatre secondes d’arrêt dans le bas-ventre et d’une expiration aussi longue que possible. Le « gong-an » s’applique au moment de l’expiration, en centrant le questionnement sur le « dan-tian », en évitant que la pensée ne monte vers la tête. Tant que cette pensée (le « bloc de pur questionnement » susmentionné) demeure sans autres pensées, c’est l’état de concentration (sc. samādhi).

 

La pratique du « gong-an » ne se limite pas à la posture assise. Elle doit se prolonger dans toutes nos activités quotidiennes et dans toutes les situations, évènements et émotions. Progressivement – ou subitement – toutes les pensées parasites ou imaginations qui se mêlent avec le « gong-an » finiront par se dissiper et disparaître. La « pensée de doute » est devenue un « bloc de questionnement » qui grandit jusqu’à occuper l’univers tout entier et déboucher, dans une sorte d’explosion, sur la sagesse sublime (prajñā) qui, comme un feu, consume toutes les herbes des pensées parasites et des imaginations.

 

Parvenu à ce stade, le pratiquant expérimente, comme l’exprime Nāgārjuna, le « vrai caractère des choses : l’activité de la pensée et de la parole est coupée : il est non-produit, non-détruit, et apaisé comme Nirvāṇa ».

« La méditation assise ne consiste pas à apprendre le Zen. Elle est la porte de la Loi qui s’ouvre vers la grande félicité, la pratique de l’Eveil sans souillure. »

 

Dōgen, Shōbōgenzō

Insoucieux du temps qui s’écoule

Je reste clair et calme, en étant assis.

Un bol de riz,

Une assiette de légumes sauvages

Et une tasse de thé :

Je souris.

Un article de KIM MAY Hyung Hi (Mujusong) sur la pratique de la méditation

D'AUTRES INFORMATIONS CONCERNANT LA PRATIQUE FIGURENT SUR LA PAGE "LE ZEN COREEN", SOUS LE MÊME MENU.

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