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LE ZEN COREEN (SON)

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La fondatrice ainsi que le moine responsable du Vihara étant d'origine coréenne et rattachés à la tradition bouddhique particulière à ce pays, nous donnons ici quelques informations générales sur les spécificités de cette tradition.

Le Bouddhisme de Corée relève du Grand Véhicule (Mahāyāna). Sa particularité est qu'il constitue un "Bouddhisme de synthèse" (Tongbulgyo) que l'on ne retrouve dans aucun autre pays et qui fusionne harmonieusement, sur une base relevant essentiellement de la tradition du Ch'an (Zen), des enseignements et des pratiques communs à plusieurs courants du Grand Véhicule.

Les concepts fondamentaux en sont la Vacuité (śunyatā), la production par condition (pratītya samutpāda), les enseignements de la Voie du Milieu (Mādhyamaka) et de la Perfection de la Sagesse (prajñā-pāramitā).

Introduit dans le pays au IVème siècle, le Bouddhisme coréen a apporté une contribution importante aux écoles du Bouddhisme chinois, japonais et tibétain. Au cours de sa longue histoire, il a connu des périodes de prospérité et d'épreuves, au gré des Royaumes et des dynasties successivement au pouvoir, de la période des Trois Royaumes (-57-668) à celle du Silla unifié (668-935), au temps du Royaume de Goryeo (935-1392), sous la dynastie Joseon (1392-1910) puis sous l'occupation japonaise (1910-1945). Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le principal courant du Bouddhisme coréen est l'ordre Jogye, qui relève de l'école Son (Ch'an/Zen) et tire son origine du maître qui importa les enseignements du 6ème Patriarche Hui Neng (惠能, 638-713) depuis la Chine en l'an 820.

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LA MEDITATION

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Le coeur de la pratique est constitué par la méditation assise, telle qu'elle est pratiquée dans le Ch'an/Zen, adoptant la posture des jambes croisées dite "position du lotus", ou semi-croisées - "demi-lotus", associée avec l'exercice du ko'an ("hwadu").

Pour les personnes qui ne peuvent tenir cette posture, la pratique sur un siège (chaise, banc ou coussin de méditation adapté) est admise. La position prise, on pose les mains l'une sur l'autre, les pouces se joignant et formant ainsi un ovale. La respiration se fait par le nez et s'installe dans tout le corps, en particulier la partie de l'abdomen située sous le nombril, appelée "dantian" 丹田 ou "champ de cinabre" dans la tradition chinoise. Une fois l'esprit apaisé jusqu'à un certain point, on s'imprègne lentement du "hwadu" et du questionnement fondamental qu'il suscite. Plongé dans un état de concentration profonde (samādhi), le pratiquant développe, par la méditation (dhyāna) et l'introspection ou "vue profonde" (vipaśyana), une sagesse (prajñā) qui le conduira progressivement - ou parfois subitement - à l'Eveil (bodhi), qui est l'accomplissement du chemin.

A la pratique fondamentale de la méditation assise (Chwason) avec "hwadu", le Ch'an coréen adjoint diverses pratiques relevant d'autres courants du Bouddhisme du Grand Véhicule (Vajrayāna, Ecole de la Terre Pure), qui contribuent chacune à l'approfondissement de la connaissance et de la vision bouddhiques de la réalité, comprenant notamment les notions centrales que sont l'amour (maitrī) et la (grande) Compassion (mahā)- karunā) envers tous les êtres.

Cette attitude fondamentale s'ancre dans le voeu initial du Bodhisattva (être se destinant à l'Eveil), qui consiste à renoncer à entrer dans l'extinction totale (nirvāṇa) et à assumer une présence salvifique dans tous les mondes tant qu'il y subsistera un seul être en souffrance et non éveillé.

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"Gradual Experiences of Sudden Enlightment : The Varieties of Ganhwa Seon Teachings in Contemporary Corea". Un article de Ryan Bongseok Joo sur la pratique actuelle du Zen avec Kōan en Corée, telle qu'enseignée par trois grands maîtres contemporains, dont notre Maître Songdam Sunim

LES INVOCATIONS ET INCANTATIONS (MANTRAS)

La répétition d'invocations et de mantras, commune à de nombreux courants et écoles du Bouddhisme ainsi qu'à d'autres traditions spirituelles, constitue un puissant moyen de concentration, d'affinement et d'élévation du niveau de conscience. Régulièrement pratiquée, l'invocation du Buddha contribue à installer un sentiment d'apaisement dans le Coeur qui, progressivement, permet d'assimiler notre esprit au sien et peut nous conduire finalement à l'Eveil. S'appuyant sur une conviction ferme dans la Grande Compassion du Buddha envers les hommes, l'esprit, libéré des craintes et des attachements dont il était rempli, accède à un état de liberté et de paix propice au déploiement de la nature de Buddha, qui est la véritable nature fondamentale de tous les êtres.

L'invocation généralement utilisée dans le bouddhisme Sōn est celle du Buddha Amitābha, le Buddha de la Lumière infinie résidant dans la Terre Pure de l'Ouest. Elle se prononce, à la manière coréenne, "Namu-A-mi-t'a-bul", "Hommage au Buddha Amitābha" (c'est l'invocation appelée "Nembutsu" dans l'Ecole japonaise de la Terre Pure (Jōdo Shinshū). Il existe d'autres invocations, comme celles au Bodhisattva Avalokiteśvara ou au Buddha Śākyamuni, le Buddha historique. Toutefois, parce que le Buddha Amitābha représente une lumière incommensurable et accorde une promesse de renaissance dans sa Terre Pure , il est l'objet par excellence de cette pratique.

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